« The Fabelmans » : l’enfance de l’art du conteur Steven Spielberg (2024)

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Dans un film très personnel, évocation tendre de son enfance, le cinéaste américain opère un splendide retour aux sources de son inspiration.

ParMathieu Macheret

Publié le 22 février 2023 à 08h45, modifié le 27 février 2023 à 11h32

Temps de Lecture 4 min.

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«The Fabelmans»: l’enfance de l’art du conteur Steven Spielberg (1)

L’AVIS DU «MONDE» – CHEF-D’ŒUVRE

Alors qu’Hollywood se transforme à vue d’œil, parachevant sa mue numérique, plusieurs cinéastes américains, ces derniers temps, ont éprouvé le besoin de se retourner sur le passé: Quentin Tarantino avec Once Upon a Time… in Hollywood (2019), Paul Thomas Anderson avec Licorice Pizza (2021), James Gray avec Armageddon Time (2022) ou encore Richard Linklater avec Apollo 101/2 (2022). Se profile dans cette insistance un peu plus qu’une lubie: une véritable veine qu’on peut voir, alternativement, comme un chant du cygne (envers ce sentiment «analogique» enfoui avec la pellicule) ou un retour aux sources.

A cette mouvance, c’est désormais au tour de Steven Spielberg, 76ans, d’ajouter un nouveau chapitre. Le rejeton du Nouvel Hollywood et entertainer triomphal des années 1980à 2000 (citons, entre autres états de service, E.T., l’extraterrestre, Jurassic Park ou la saga des Indiana Jones) se livre ici, pour la première fois, à l’autobiographie, dans une évocation tendre de son enfance, de son éveil artistique et surtout de ses parents.

Pour la première fois personnel, Spielberg? Non, et c’est précisément ce que prouve The Fabelmans, tant la succession des scènes primitives qu’il retrace renvoie aux motifs et figures les plus connus de son œuvre: pères fantômes (Always, 1989) et mères fantasques (Arrête-moi si tu peux, 2002), spectre du divorce (E.T., l’extraterrestre, 1982), les illuminations de l’imaginaire (Rencontres du troisième type, 1977) ou encore la maison comme sanctuaire inévitablement voué au délitement.

Séisme intime

Le récit s’ouvre un soir d’hiver 1952, devant un cinéma où un couple emmène son fils voir son tout premier film, Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille. Terrorisé par la scène d’accident ferroviaire, le garçon en contractera le virus du cinéma, sous l’angle de l’effroi et de la catastrophe. Il ne cessera plus de bricoler ses propres films, petites bandes concoctées en super-8avec ses deux sœurs ou entre copains, westerns ou films de guerre amateurs où peut se conjurer quelque chose de ce fracas initial.

La mise en scène prête toute son attention à la mère, campée par une Michelle Williams d’une justesse éblouissante

Sammy (Mateo Zoryon Francis-DeFord pour l’enfance, Gabriel LaBelle pour l’adolescence) grandit dans une famille juive du New Jersey, aux côtés de ses deux sœurs. Son père, Bud (Paul Dano), ingénieur informatique, incarne une certaine raideur. L’homme voue une admiration béate à sa femme, Mitzi (Michelle Williams), ménagère folâtre abritant une pianiste déçue, car ayant dû renoncer à sa vocation pour élever ses enfants. Deux déménagements successifs, l’un à Phoenix, Arizona, l’autre en Californie (passage de l’Est à l’Ouest), préparent le terrain d’un séisme intime: la défection de la mère, qui aime un autre homme et finit par déserter le foyer.

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