Les critiques d'Hugues Dayez
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Par Hugues Dayez
- La Première
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A 76 ans, Steven Spielberg livre son film le plus personnel: "The Fabelmans", une chronique familiale romancée mais largement autobiographique, écrite avec la complicité du dramaturge Tony Kushner.
The Fabelmans ©DR
The Fabelmans
"The Fabelmans", c’est l’histoire de Sammy, passionné par le cinéma dès son enfance, qui grandit dans un patelin de l’Arizona entre un père ingénieur – qui rêve pour son fils d’un métier "sérieux" – et une mère pianiste, un peu fantasque, mais qui comprend mieux les désirs artistiques de son petit garçon. A travers les déboires de son adolescence (le divorce de ses parents, un déménagement non voulu en Californie, les brimades antisémites subies au collège), Sammy va s’accrocher à son rêve coûte que coûte, en bricolant des petit* courts métrages qui lui donnent l’illusion de pouvoir un jour devenir cinéaste…
"The Fabelmans" a été un échec cuisant au box-office aux USA. On imagine que pour les teenagers d’aujourd’hui, qui peuvent filmer tout ce qu’ils désirent avec un téléphone portable, voir les efforts d’un adolescent juif dans les années 50 pour acheter de la pellicule, une caméra 8mm et une colleuse pour monter ses films, doit être un spectacle assez hermétique. Et pourtant! Comprendre, à travers "The Fabelmans", la vocation d’un des cinéastes les plus importants de ces 50 dernières années, est à la fois assez émouvant et passionnant. Certes, ce film-fleuve n’est sans doute pas parfait; Spielberg a peut-être voulu y mettre trop de choses. Mais il contient suffisamment de scènes fortes pour mériter amplement le détour.
Et la séquence où le jeune Sammy parvient à décrocher une entrevue avec un cinéaste hollywoodien de légende (campé par un méconnaissable David Lynch, en guise de clin d’œil) est carrément une scène d’anthologie.
The Fabelmans
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Les choses simples
Vincent (Lambert Wilson) est un entrepreneur hypermédiatisé, à qui tout réussit. Mais un jour, la belle décapotable de cet homme pressé tombe en panne au milieu de nulle part, en pleine montagne. Vincent est alors recueilli par Pierre, homme seul et taciturne, qui semble s’être coupé volontairement du monde. Entre ces deux êtres que tout sépare, le dialogue est-il possible? Et surtout, qui, des deux, peut s’affirmer le plus heureux?
Sur un scénario a priori cousu de fil blanc, Eric Besnard va réussir à ménager quelques belles surprises. Et surtout, il offre deux très bons rôles à Lambert Wilson (capable du meilleur comme du pire, et ici à son meilleur) et surtout à Grégory Gadebois, véritable "force tranquille" du cinéma français, toujours convaincant. Pointons, dans un rôle féminin décisif pour arbitrer le duel entre Pierre et Vincent, le retour réjouissant de Marie Gillain. Un joli trio pour un film assez attachant.
Les Choses Simples
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La petite bande
Aimé n’a pas d’amis, c’est l’éternel souffre-douleur de la classe. Alors quand une bande de quatre condisciples l’élisent pour rejoindre leur groupe, quelle n’est pas sa joie! Aimé découvre alors le plan de cette "petite bande": incendier nuitamment l’usine qui pollue la belle rivière de la région… Facile à dire, certes, mais moins facile à faire!
Pierre Salvadori, réalisateur discret de comédies souvent savoureuses comme "Hors de prix" ou "Après vous", s’attaque ici à un genre difficile, la comédie d’aventures pour enfants et adolescents. Pari réussi: cette espèce de version moderne du "Club des 5" (ou des "Galapiats") ne manque ni de bons gags ni de bons rebondissem*nts. Et sa direction de jeunes acteurs fait mouche – c’est tellement rare dans le cinéma français que cela mérite d’être souligné.
"La petite bande"? Un bon divertissem*nt familial pour le congé de Carnaval.
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